Préparer le déroulement d'une réunion - Exemples

Voici le document que nous avions préparé pour l'animation de notre réunion

Déroulement de la réunion du jeudi 7 mai 2009


Explication : pourquoi cette matinée ?
- nous nous posons des questions
- nous nous sommes rendu compte que ces questions revenaient au quotidien, que nous étions plusieurs à vouloir aller dans ce sens mais que nous avions besoin de nous resituer,
etc. et donc l'envie de se retrouver entre parents ou "gardants"
Discuter...


Présentation de Sylvie et d’Aurélie
- ce que l’on fait dans la vie
- nos enfants
- notre rapport à la non-violence éducative
- notre place dans cette réunion

Ce que nous vous proposons aujourd’hui
Un premier rendez-vous pour proposer quelques pistes, quelques réflexions sur la pose de limites sans être amenés à utiliser la fessée, la punition ou le chantage et essayer de trouver des alternatives à mettre en place. Réfléchir ensemble.

Tour de table présentation de chaque personne : ce qui se passe bien / ce qui se passe mal

Exemple d’une situation qui peut nous mettre « hors de nous », que nous avons sans doute tous vécu : le téléphone sonne, l’enfant crie, appelle et nous empêche de parler.
Les réflexes habituels : crier à son tour, s’énerver, l’isoler, le punir.
Des solutions possibles : le jeu en préventif (chaque fois que le téléphone sonne, l’enfant peut y jouer). On peut aussi faire patienter quelques secondes notre interlocuteur et mettre en route quelque chose pour l’enfant (un dessin à faire, un jeu, etc).

Quels types de violence pour vous ?
La fessée, gifle, tape sur les doigts, oreilles tirées, coup de pieds aux fesses…
Le chantage
La menace
La punition
Les mots qui dépassent notre pensée
Le jugement
La dévalorisation
L’isolement/enfermement
Les promesses non tenues
La manipulation

Travail sur des situations générant des tensions : choix de 5 situations

PAUSE

Pour chacune des situations :
- description de la situation
- qu’est ce qu’on attend de notre enfant ?
- Pourquoi déborde-t-on ?
- Nos réflexes
- Quelles issues possibles ? en prévention ? pendant la crise ?
- A froid : qu’est-ce qui me met en colère ?

La crise au supermarché
En prévention :
- faire coopérer l'enfant : faire avec lui la liste des courses
- lui faire une petite liste juste pour lui
- lui faire prendre SON argent au cas ou il voudrait vraiment qqe chose qui n'est pas dans la liste
- ne pas penser que si son enfant nous montre qqe chose c'est qu'il le veut. Il nous arrive aussi de trouver qqe chose à notre gout sans pour autant vouloir le posséder.

Pendant la crise :
- Laisser le caddie dans un coin et sortir le temps que la crise se passe

Les conflits entre frères/sœurs
Demander ce qui se passe (pas qui a fait quoi mais plutôt quelle est la situation). Les enfants vont prendre le temps de raconter, mettre des mots sur le conflit. Sinon à nous de mettre des mots sur ce que l’on constate : « Je crois que vous voulez tous les deux le ballon ». Puis nous pouvons chercher ensemble des solutions.

Mon enfant tape
-frappe un autre enfant : s'occuper de l'enfant frappé, le consoler, lui dire que votre enfant n'aurait pas dû faire ça, que l'on a pas le droit de frapper, le message passera très bien)
-frappe pendant une crise de colère : quand l'enfant est en crise il ne contient plus rien. Notre rôle est de l'aider à évacuer ses tensions. Il est important de prendre l'enfant dans ses bras pour qu'il sache que vous l'aimez, qu'il n'est pas mauvais. Un enfant qui frappe cherche d'abord le contact. Il ne faut pas le rejeter, tenez-le fermement pour qu'il ne puisse pas vous frapper et accompagnez-le de douces paroles.

Si vous n'avez pas la force de le maintenir, posez-le et éloignez-vous un peu mais restez présent et aimant. Il y a de grandes chances que l'enfant revienne vers vous pour un câlin cette fois.

Dire à l'enfant qu'il est interdit de frapper quelqu'un, lui proposer un objet, nounours/coussin sur lequel il a le droit de taper quand il sent qu'il en a besoin.

On peut d'ailleurs se choisir aussi un coussin sur lequel taper ou dans lequel crier quand on sent notre colère monter. Cela nous calme et montre à l'enfant que la colère n'est pas mauvaise, qu'on a le droit de l'exprimer, mais pas de la faire tomber sur les autres.

Mon enfant ne veut pas se coucher /dormir
- raconter la journée qui vient de s'écouler. Dire ce que l'on va faire le lendemain.
- prendre en considération l’angoisse, mettre sur papier les solutions trouvées (exemple : peur des bêtes ; on regarde ensemble partout s’il n'y en a pas).

Mon enfant traîne le matin, refuse de s'habiller
Préparer la veille la tenue du lendemain. Prévenir l’enfant que ce sera non négociable le lendemain.
Se lever plus tôt pour être prêt et dispo au réveil de l’enfant.
Le matin, habiller son enfant dès le réveil, éventuellement le chausser, puis lui mettre un vieux t-shirt à Papa qui aura été choisi avec l’enfant, pour éviter qu’il ne se tache.
Prévoir un déjeuner qu’il pourra éventuellement terminer sur le chemin de l’école.
Ce n’est pas un drame si parfois l’enfant n’a pas le temps de se laver les dents avant de partir.

Mon enfant refuse de manger/venir à table
Lâcher, se mettre à table sans rien dire. Respecter la possibilité que notre enfant puisse ne pas avoir encore faim, ou veuille terminer ce qu'il était en train de faire, mais le laisser assumer les conséquences : s'il ne vient pas manger maintenant, son repas sera froid.
Il y a d'autres moments que le repas pour passer du temps ensemble.
Si vous tenez beaucoup à ce que le repas se fasse en famille, lui faire part de vos sentiments (c'est votre pb que votre enfant ne vienne pas à table) : "J'apprécie de pouvoir passer le repas du soir en famille, cela nous permet de passer un moment tous ensemble et ça me gêne quand l'un d'entre nous ne participe pas au repas."
Réfléchir avec l'enfant à la façon de résoudre le pb, écrire une liste ensemble puis choisir dans cette liste ce qui convient le mieux.

Mon enfant ne veut pas mettre son manteau
Faire confiance à l'enfant, lui dire qu'on va prendre son manteau et que s'il sent qu'il a froid, alors il le mettra.
Accepter que ce n'est pas parce que nous avons froid que notre enfant a froid aussi.
cf. Aurélie : ce n'est pas le froid qui fait attraper un rhume.
Si on pense que c'est vraiment nécessaire, négocier : "Tu mets ton manteau jusqu'à la voiture, et si tu sens que tu as trop chaud, alors tu pourras l'enlever."

Mon enfant ne veut pas quitter les jeux du parc
Prévention : prévenir l'enfant que le départ est imminent. Lui dire qu'il peut encore faire 2 fois le toboggan et puis on y va. S'il insiste, exprimer ses besoins : "Je dois rentrer pour préparer le repas sinon je n'aurais pas assez de temps".

Quelques idées pour éviter le débordement :

En prévention :

• S’assurer de ne pas être fatigué. Préférer faire la sieste à la vaisselle si besoin.
• Manger si on sent qu’on a faim, toujours avoir qqe chose a grignoter, sain de préférence (fruit)
• Prévoir suffisamment de temps pour ne pas avoir à presser l’enfant, ce qui provoque très souvent des conflits. Se lever plus tôt pour avoir déjeuné et être prête et disponible une fois notre enfant levé.
• S’organiser (papa, grands-parents, amis) pour avoir régulièrement un temps rien que pour soi, une après-midi par semaine, une heure dans la journée
• S’informer sur les besoins de l’enfant à chaque étape de sa vie pour pouvoir s’adapter et adapter son environnement
• Répéter régulièrement à l’enfant le déroulement de la journée, pour qu’il ne soit pas surpris de devoir faire quelque chose.

Le lâcher prise :

Nos relations familiales sont parasitées par un tas de choses que nous croyons vitales pour nos enfants (prendre un bain tout les soirs, finir son assiette, mettre son manteau, ne pas marcher pieds nus…) Mais d’où viennent ces contraintes que nous imposons à nos enfants ? Souvent de notre propre enfance. Mon père se fâchait régulièrement parce que je mettais les coudes sur la table pour manger !
Nous devons apprendre à faire confiance et à respecter les choix de nos enfants. Ils ne se laisseront pas mourir de froid ou de faim. Il ne va rien leur arriver s'ils ne prennent un bain qu’un soir sur deux.

Par contre

• ne pas anticiper sur ce que l’on pense que l’enfant pourra faire, ne pas l’enfermer dans des idées préconçues
• faire un conseil de famille, établir un contrat : faire avec l’enfant une liste de limites importantes à vos yeux et non négociables : ne pas courir dans la rue, ne pas prendre seul les ciseaux pointus, ne pas toucher au gaz, ne pas toucher aux affaires auxquelles vous tenez beaucoup… Vos enfant pourront ajouter la liste de leurs limites : ne pas me dire de finir mon assiette, ne pas ranger toujours mes légos…
• demander l’aide de son enfant, l’associer à des activités
• respecter les "non" de notre enfant pour qu’il respecte les nôtres.

Pendant une crise :

• Respirer à fond
• Selon le problème, penser au lâcher prise, ce qui ne signifie pas capituler mais prendre en compte ce que dit/ressent l’enfant

Quand on sent la colère/violence monter
• prévenir l'enfant, s'isoler (et non pas isoler l'enfant)
• prendre l'enfant dans ses bras le temps d'un câlin (câlin au lieu de violence -> apaisement pour les 2, décharge)
• faire changer la situation en un jeu, en chanson
• stimuler l'imaginaire : "Quel dommage qu'il n'y ait plus de glaces au chocolat. J'aimerais avoir une baguette magique pour en faire apparaitre tout un tas. Et toi, tu ferais quoi avec cette baguette ?"
• accepter la colère/tristesse et la formuler pour montrer que l'on comprend : "Je vois que tu es en colère parce que..."
• lâcher prise
• l’écrit : trouver des solutions et les noter, relire ce papier quand le besoin se fait sentir
• le conseil de famille
• être à l’écoute de nos émotions et de celles de l’enfant
• demander l’aide de son enfant, l’associer à des activités
• les messages « je »
• le schéma : mettre en dessin l’émotion qui nous submerge

Par opposition au parent potier qui pense que son enfant est un bloc d'argile qu'il lui faudra modeler, le parent jardinier a confiance dans le fait que son enfant a son propre moteur interne et se développera harmonieusement à la condition que l'on réponde à ses besoins, tout comme au sein de la graine se trouve déjà toutes les qualités et caractéristiques de
l'arbre, il suffit au jardinier d'arroser, de prendre soin.
Voilà notre rôle de parent ! Facile à dire n'est-ce pas ?

Exemple :
- Je ne dis plus : "Tu m'énerves !", "Tu es pénible/lourd/chiant" mais "C'est trop pour moi/ Je n'y arrive pas/ Je suis dépassée/ Je suis énervée/en colère/sensible au bruit/ Je n'ai pas assez dormi"...
- Je n'utilise plus de tournures négatives et, si je donne un "ordre", je parle calmement, j'ajoute "s'il te plaît" et un sourire, je les regarde. Je ne dis plus "Ne fais pas..." Je formule clairement ce que j'attends d'eux. Par exemple :
- "Ne te mets pas debout sur cette chaise, tu vas tomber" mais "Assieds-toi s'il te plaît, je préfère que tu sois stable" ou
- "N'enferme pas ton frère" devient "Libère-le, s'il te plaît, il n'aime pas ça" ou
- "Ne cours pas sur le parking" devient "Reste près de moi, attrape mon pantalon, j'ai besoin de te savoir en sécurité", etc.
- Ça m'a demandé un petit temps de préparation car j'ai repris beaucoup de mes petites phrases "assassines" pour les reformuler mais ça a grandement amélioré l'ambiance à la maison.
- Peut-être que si mes enfants savaient lire, j'écrirais en grosses lettres "Je suis en colère !". Le temps de chercher un papier et un crayon me permettrait peut-être de souffler ?

Terminer par un échange de mails pour création d’une liste de discussion, d’un forum ou d’un groupe facebook qui permettra de continuer sur cette lancée et d’avoir des retours sur ce qu’a pu apporter cette réunion aux parents présents dans leur quotidien avec leurs enfants ?